La rentrée de Sarina Cohn

Pour notre premier numéro, nous avons rencontré Sarina Cohn. La jeune femme de 23 ans donne des cours de chant à Louvain-la-Neuve ou Bruxelles. Dans l’échange, elle nous explique comment chanter de façon saine pour préserver sa voix. Nous vous invitons à écouter le podcast.

Sa page officielle : Sarina Music

© Sarina (Official)
© Sarina (Official)

Retranscription 

M.T. : Bonjour à toutes et tous.
Bienvenue pour ce premier numéro de notre chronique. Septembre est souvent synonyme de rentrée pour tout le monde. C’est aussi le cas pour notre invitée, Sarina Cohn, professeure de chant.

S.C. : « Je vais me présenter déjà, je m’appelle Sarina Cohn, j’ai 23 ans presque et je suis chanteuse à la base lyrique. »

M.T. : Mais pas seulement, l’artiste chante ses propres compositions et réalise des covers, autrement dit, des reprises, en passant de la musique celtique à Adèle. Sarina pratique le chant et la musique depuis ses 5 ans. C’est avec sa grand-mère que tout a démarré. Elle nous explique en quoi, c’est important pour elle, aujourd’hui d’enseigner.

S.C. : « En fait mon but, c’est de faire, d’abord le lien entre la musique lyrique et les autres types de musique. Et aussi, le fait que la musique, c’est vraiment quelque chose qui peut être utilisé. Cela peut être faire de la musique pour faire de la musique, ce qui est génial ou utiliser pour développer d’autres choses. En fait, c’est comme « travailler en s’amusant », c’est « siffler en travaillant » de Blanche Neige. Je n’aime pas du tout cette chanson, mais j’aime bien ce proverbe là ».

M.T. : Sa méthode d’apprentissage se base sur une méthode bien particulière 

S.C. : « Alors moi, ce que j’essaie en fait, le point commun à tous mes cours, c’est de proposer une technique vocale qui soit saine, qui va permettre de chanter sans stress, en se faisant plaisir et sans se faire mal surtout – M.T. : « Sans se faire mal ? C’est-à-dire ? » – C’est-à-dire que quand beaucoup de gens chantent, ils ont mal à la gorge après parce qu’ils font travailler beaucoup beaucoup beaucoup leur cordes vocales ». 

M.T. : C’est le corps tout entier qui devient votre instrument

S.C. : « Ce que j’essaie de montrer à mes élèves, c’est, en fait, les cordes vocales n’ont rien à voir avec le chant. Elles vibrent à cause ou plutôt grâce à l’air qui passe, mais qui vient de notre ventre, qui vient de notre diaphragme, qui remonte, qui remonte, qui remonte et qui sort. C’est ça qui crée le son. Alors on peut chanter Withney Houston « I will Always Love You » (1992) avec cette technique là donc on peut chanter fort, avec de la force, avec du peps, mais on ne va pas se faire mal, on ne va pas tuer sa gorge ni se retrouver avec des nodules parce qu’on a trop forcé sur son larynx ».

M.T. : Donc le chant, c’est une histoire de respiration ?

S.C. : « C’est une histoire de respiration. C’est un histoire de prise d’air et surtout d’expulsion d’air. En chant classique, on dit « chanter sur le souffle », en fait. Il est toujours là, c’est lui qui permet de servir de base à notre chant ».

M.T. : Est-ce que tu pourrais nous faire, par exemple une petite démonstration simple pour que les auditeurs entendent, concrètement, ce que c’est ?

S.C. : « Alors, c’est une chanson qui s’appelle « Riverside » que peut-être, beaucoup de gens connaissent parce qu’elle a été reprise par Agnes Obel, il y a quelques années. J’aime beaucoup cette chanson, je la chante beaucoup en concert ».

EXTRAIT 1

M.T. : La prochaine question que je me posais, c’est : faut-il un bagage musical ?

S.C. : « Alors pas du tout, je vais donner un exemple, je le dis tout de suite. Je ne l’ai pas dit dans ma présentation. J’ai un peu joué sur l’arnaque… donc moi, je suis non-voyante et je fais le conservatoire dans les dernières années. J’ai jamais lu une seule partition de ma vie, j’ai un certificat de solfège, mais j’ai toujours tout fait à l’oreille… donc non, il ne faut pas de bagage musical. Je joue du piano, mais ce n’est pas nécessaire pour la personne de jouer d’un instrument. Si vous voulez venir avec votre guitare, il y a aucun soucis, il y a un piano chez moi, enfin un synthé. Donc non pas du tout, ça peut être aussi une occasion de découvrir justement la musique, découvrir comment on peut utiliser sa voix. Je donne un petit exemple : j’ai eu une comédienne, l’année dernière en cours. Son but n’était pas du tout de faire de la musique pour faire de la musique, de la grande musique, mais c’était de découvrir sa voix chantée. Parce qu’on a une voix parlée et une voix chantée. C’était aussi pour apprendre à poser sa voix et pour apprendre à mieux contrôler sa voix qu’elle utilise tout le temps, en fait. C’est valable pour les comédiens, les profs, les juristes … – M.T. : Les journalistes aussi d’ailleurs … – tout à fait les journalistes également (rires), je ne les ai pas encore eus en cours, pourquoi pas, peut-être un jour… ».

M.T. : Et le solfège comment l’appréhende-t-on ?

S.C. : « Le solfège peut s’appréhender avec son corps. Déjà, moi, je donne aussi même si ce n’est pas l’objet ici de ce cours, mais si besoin, même en cours de chant, je donne aussi des notions d’harmonie, des notions de solfège de base si la personne en a besoin. En fait, le solfège est quelque chose qui se ressent très fort dans le corps quand on ne peut pas l’appréhender, d’oreille pour ceux qui veulent le faire d’oreille, mais aussi, il y a moyen de battre la mesure *frappe dans les mains*, il y a moyen de savoir : ici, je suis en train de battre une mesure en quatre temps, je peux passer à des mesures en trois temps, en cinq temps, en six temps, en sept temps. Ce n’est pas très utile, mais c’est pour montrer qu’il y a moyen. Donc, comment faire battre la mesure à une personne ? Comment apprendre à une personne à jouer ou à chanter en rythme ? Cela s’apprend avec le corps, c’est le corps qui sent le rythme et le cerveau au travers du corps et ensuite, on peut jouer en rythme par exemple ».

M.T. : Vous l’avez donc compris, c’est un cours à partir de 7 ans et de tout niveau. Elle donne des cours à son domicile à Louvain-la-neuve et à Bruxelles.

L’accessibilité de tes cours ? Le prix, etc. Comment ça se passe concrètement avec toi, chez toi ?

S.C. : « Alors, je vais prendre le mot « accessibilité » dans les deux sens du terme, c’est-à-dire au niveau prix d’abord. Quand, je suis en cours particulier normal, je prends trente euros de l’heure, mais on peut choisir de prendre un cours de 45 minutes ou d’une demie-heure, ce qui va faire 20€/45 min et 15€/30 min. Pour les étudiants, le calcul peut se faire aussi, c’est 20€ de l’heure. Et après, je vais utiliser le mot « accessibilité » dans un autre sens. Vu que je suis non-voyante, je suis  évidemment plus sensible à tout ce qui est accessibilité aux PMR (Personnes à Mobilité Réduite), aux handicapés, etc. Il y a moyen de me contacter si jamais, c’est pour des raisons d’accessibilité pour que je me déplace aussi ». 

M.T. : En plus de donner des cours, Sarina Cohn est actuellement en préparation pour son tout premier album. En parallèle, elle recherche à se produire en concert. Si vous êtes intéressés de suivre Sarina Cohn, rendez-vous sur sa page officielle. Mais avant de nous quitter, voici encore un extrait a capella que l’artiste nous partage. Merci de votre écoute.

EXTRAIT 2.

Partagez sur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *